je suis fatigué.

De chercher le compromis entre une formation individuelle, ou l'on ajuste à chacun pour aller vers un apprentissage le plus complet et sécurisé possible.
En sachant que des le départ on fera au mieux en allant à l'essentiel,  laissant comme juste "abordés" pas mal d'objectifs.. Hésitant sur des élèves de petits niveaux  (et faible revenus) à allonger 1000 euros de plus pour en fait un peu de pratique supplémentaire.
En hésitant de travailler pour lui et la sécurité routière ou pour l'examen et l'ipsr.
On nous demande de normaliser (docimologie) quand nous travaillons sur un système de compétences individuelle.
Quand en entreprise ils ont 7 heures de formation pour changer une ampoule et qu'il nous faut en une semaine former à la conduite...
Quand après avoir ramé 50 heures avec un élève, voir tout fiche par terre par un collègue ou un ipsr qui a mal dormi.
Quand je vois des conduite accompagnées avoir le permis en roulant à gauche, sans contrôles, des tourner en intersections à l'arrache et puis celui d'après se voir dans une véritable épreuve du combattant, tout propre, consciencieux jusqu'au point de rupture...
Des fois,  je me dis qu'on a le monde que l'on mérite.
Que beaucoup d'entre nous quittent ce métier, et souvent les meilleurs, c'est pas étonnant. Les jeunes placés par pôle emploi font la relève.

Petite métaphore qui me fait partir au boulot avec le sourir quand même.
"Si ça se trouve, les planches à repasser ne sont que des planches de surf qui ont abandonné leurs rêves et trouvé un vai boulot".

bONJOUR
Dire que beaucoup jette l'éponge je ne le ressens pas vraiment
Dire que c'est un métier particulier : tout à fait d'accord
Mais en fin de compte on a une chance phénoménale (j'ai connu le travail en poste) et que les pas de chance les empêcheurs de tourner en rond sont réels et pas nombreux. Leur opposer le mur de l'ignorance, et tu verras que ce métier a de très bons côtés qu'il faut savoir regarder

Et tu partiras l'esprit un peu plus joyeux , et elle est communicative cette joie
Jean coach concepteur

Tu as raison. La fatigue déforme les sens.
Le week end au soleil, sur la planche de surf, et c'est reparti.

Notre métier lie l'enseignement et le commerce, deux choses incompatibles. Il lie aussi l'enseignement et le résultat obligatoire, encore deux choses pas nécessairement complémentaires. Rien que ça, ça complique tout.

Oui.
J'espère que le remc donnera une teinte "adulte" aux formations et a l'examen. Qui est assez infantilisant et repressif.
Le conflit élève/client, formateur/commerçant, et examinateur/fonctionnaire est difficile à resoudre, chacun tire la couverture à soi.
Les examens blancs permettent de prendre du recul (nous faisons l'examen de notre côté, apres c'est la responsabilité de l'état). Ils sont prêt, après c'est la vie, le hasard, l'humain.
C'est dommage, là ou l'examen devrait etre qu'une formalité, certain en font le centre de la formation. Je pense aussi que c'est bien le desir des ipsr, qui peste contre le bachotage, en ne supportant pas que les élèves ne repondent pas à leurs attentes, l'epreuve qui toujours ne laisse pas de place a une évaluation. Si au moins c'était justifié au lieu d'être le vestige de vieilles croyances éducatives.
Normalement les ipsr devraient être en première ligne pour le remc, ça va changer...... si eux ne changent pas, comment pourrait on le faire ?

Je ne veux pas généraliser, bcp sont corrects et pro, il suffit de 20% qui soit à la masse, que tu les retrouve par hasard un peu souvent pour que cela te pourrisse un peu la vie.
Heureusement d'ailleur. C'est suivant les centres et l'ambiance avec les auto ecoles. J'imagine qu'ils en voient de toutes les couleurs aussi.

Par exemple.
Comment evaluer si un élève qui conduit lentement c'est par manque de formation ou à l'inverse une exellente capacité d'auto evaluation?
Une fois en allant à l'hopital voir quelqu'un qui allait mourrir, sur un trajet que je connaissait, je roulais assez lentement. J'etais sonné, sachant que tout prendrait plus de temps, je l'ai conscientise apres coup. Et je me suis mis dans la peau de certain élève, qui adopte une conduite pas habituelle, non par stress mais par auto évaluation effective.
Donc leur reprocher cela va contre tout le travail de metacognition, d'auto evaluation.

Tu vas pas un peu trop loin Gaspard? A l'examen on leur demande juste de montrer qu'ils sont capables de maintenir la trajectoire en roulant à 80 (si c'est possible) et puis d'être un minimum dynamiques, ne pas rester en première entre deux carrefours.. Comme leur dit notre IP: "mais mlle, c'est sûr que si vous restez partout en première, vous allez réussir à tout faire très bien, sauf que c'est pas ce qu'on vous demande"

Les attitudes ne sont pas une science exacte, je ne sais pas si on peut les évaluer en trente min. Donc l'examen ne sera jamais basé sur ça je pense.

Je sais qu'un centre d'examen à l'autre ça change. Campagne, ville. Quand tu es à cheval entre les deux, ce qui est vraiment très bien au depard, devient une évaluation très exigeante, que l'examinateur veut accomplir dans les temps. Honnêtement prfois j'aimerais les voir, je ne suis vraiment pas certain qu'ils fasse mieux. J'en ai pratiqué quelque uns de centres d'exam, certain tu reste en compétence 2, d'autres les interactions avec les autres usagers sont intenses et très serrés (voir en region parisienne).le niveau des élèves n'est pas comparable.
Que le niveau d'exigence soit élèvé, d'accord, alors que les heures minimum soient 50h au lieu de 20h. La pression financière c'est nous qui la subissons.
Tout repose sur l'enseignant (ou l'enseignant patron).
Une chose que je n'osais pas faire au debut c'est des évaluations de depart de 80h.

On nous demande de faire bien, vite et de préférence pas cher, alors que les capacités cérébrales des jeunes baissent je crois. Je faisais mon travail avec beaucoup de plaisir avant, et j'avais énormément de satisfaction, mais maintenant quand j'ai un élève à peu prêt évolué dans sa tête, j'ai envie de l'embrasser. Là, tout de suite je sors d'une leçon (je bosse le dimanche) avec une petite AAC. Deuxième leçon avec les pédales, on a déjà passé jusqu'à la quatre, départs en côte, elle a ramené la 208 jusqu'au bureau. Je suis sur mes fesses.

Je ne sais pas si elle baisse ou si nos critères sont différents, si leurs priorités changent aussi.
J'ai fait 20h à l'époque, j'avais pas appris grand chose. Et du bachotage.
Même que le mono, après avoir eu le papier rose, c'est aperçu que l'on avait pas vu les creneaux.
Tu me diras au fond c'est pas grave, j'ai fait tout seul, mais quand meme pour la forme...
Je ne sais pas quel age tu as, mais je crois au contraire que chaque génération vie dans son époque et que depuis qu'il y a des archives les vieux prennent les jeunes pour des cons et cela depuis des milliers d'années. Donc je pense que c'est nous les vieux qui avons quelques distorsions de jugement...

J'ai 40 ans.
Leurs priorités? Euh, à la base l'élève est là pour qu'on lui apprenne à conduire. Donc il écoute et essaie de faire de son mieux ce que le prof lui demande. Et franchement, ce n'est pas à lui de trier ce qui est bon pour lui ou pas. Les connaissances et les savoir-faire se transmettent comme ça non? Je comprends tout à fait ce que tu dis Gaspard, mais ne le partage pas.. Je pense que ce sont les dérives de notre société.. Je ne dis pas que le jeune est "con". Je dis juste qu'on ne peut pas remettre en question tout ce qu'on te dit. Fixer ses propres règles et priorités. Je me trompe peut-être.. Mais la société occidentale me fait flipper. La démocratie est parfois pire qu'une dictature.

Bien sur nous avons une position à tenir, seulement c'est pas nouveau, regarde des manuscrits égyptien, ou grec, les jeunes ne resmecte rien, sont nonchalent, sans rigueur ect.. . C'est le passage de génération. Et nous perpetuons la rengaine dds vieux ... dont je fais parti.
C'est presque folklorique avec du recul..
Pour moi les jeunes c'est aujourd'hui et demain. Je leur fais confiance.

Bon moi c'est plus de 60
Oui il y a des durs à cuir, mais franchement le temps passe et on fait mieux (les élèves nous suivent)
Il a fallu en fin de compte gérer en formalisant plus et en mettant les gens qui ne travaillent pas au pied du mur. En code 1 module minimum par semaine (1h à 2h de travail) et 4 à disposition. J'ai plus de candidats qui me ramènent les 4 faits et qui bénéficient de la couleur verte, que des qui pleurnichent en disant c'est la faute à la patte du chat (si! si!) de la souris (entendez l'ordinateur) et j'ai même eu "votre programme ne marche pas sur mon ordinateur, mais il fonctionne sur celui de mon copain sic!!!). Pour le dernier cas c'est remboursement car "je repars en métropole le 18 février"  (10 jours 1 module comme ne disait pas Armand "le compte n'est pas bon" (une des plus vieilles émission de la télé : comme quoi la vieillesse .....)
Et donc c'est du "Hey Ho on rentre du boulot" avec des idées plein la tête, des projets de retraite qui s'éloignent plus le temps avance ....mais bon
Oui il y a des périodes de blues, mais on peut concilier commerce et formation : j'insiste pour créer les parrainages en indiquant que c'est le meilleur moyen de payer mieux mes formateurs (qui restent) et avoir du matériel à disposition et .....du temps pour mes élèves (réunions personnalisées payées par la publicité que l'on ne fait pas :  budget seulement 300 euros par an en autocollant de logo)
On peut concilier aussi formation et résultats : ce sont des attitudes particulières dans le processus d'apprentissage (progression, livret de suivi pratique, examen blanc obligatoire précisé sur le contrat d'inscription avec la règle formalisée de passage en présentation obligatoire = exclusion .....) qui permettent de limiter les dérives... il y aura toujours de la médisance, de la jalousie aussi (par la profession) mais en fin de compte la pérennité est là : l'avenir n'a qu'une valeur que pour le présent qu'il illumine et il n'est question là que d'une attitude personnelle (donc non négociable : le devoir devient un pouvoir et inversement)
Bon aller je vais me replonger dans mon programme filezilla qui me fait des siennes
Amicalement
JEAN coach concepteur

Yes, positivons.
Les coups de fatigue sont assez rare quand même, heureusement.
Il y a bcp plus de bon moment. Ça vaut la peine d'être vécu.
Bonne et chouette journée

gaspard a écrit:Yes, positivons.
Les coups de fatigue sont assez rare quand même,  heureusement.
Il y a bcp plus de bon moment. Ça vaut la peine d'être vécu.
Bonne et chouette journée

Oui, on n'a pas un métier de burlingue, on est en plein air (pollué certes) avec des jeues dont certains sont très drôles, d'autres parfois crétins, tous plutôt attachants...
C'est un métier génial.