- BibifricotineNouveau
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Date d'inscription : 16/09/2019
galères d'apprentie conductrice
Lun 16 Sep - 14:04
Voici le résumé de mes galères en tant qu’élève :
Contexte de départ : élevée par ma mère et ma grand-mère qui n’avaient pas le permis. Jamais eu l’opportunité de faire du vélo. Rarement passagère. Aucune expérience de la route. Très bonne élève, parmi les premiers de ma classe.
Lavage de cerveau pendant 18 ans : « il ne faut pas conduire, les voitures c’est dangereux. II faut dire que les médias parlaient sans cesse des 200 morts par semaine, des 8000 morts par an.
19 ans : je passe le code. Raté (6 fautes). Réinscription et repassage le lendemain : réussi
1er cours de conduite : une catastrophe. 1ère fois de ma vie que je montais côté conducteur. Dans une zone industrielle, la monitrice me laisse les pédales. J’ai failli rentrer dans le mur. Elle a crié, freiné très fort et m’a engueulé. Mais était-ce ma faute ou la sienne ? Quand on laisse les pédales face à un obstacle à quelqu’un dont c’est la première demi-heure derrière un volant ? S’imaginait-elle que tout le monde a déjà conduit avec ses parents ?
Je suis quand même revenue une deuxième fois, puis une dixième (avec un autre moniteur) mais j’étais totalement traumatisée, aller au cours était une corvée mais je voulais avoir mon permis comme les autres. Tout était hyper difficile : tenir la trajectoire, rouler normalement (au-delà de 35 km/h j’étais paniquée), sans parler des manœuvres.
De plus, je ne l’ai su que récemment, j’étais dyspraxique. Il y a déjà des posts à ce sujet. Je confondais la droite et la gauche, j’avais des difficultés à tout faire en même temps (embrayage, vitesses, regarder partout etc…). A 90 leçons, on ne m’avait toujours pas présentée au permis.
1er passage : durée 5 mn, je roulais à 30 km/h, l’inspecteur en a eu marre, est intervenu pour me dire de descendre. Alors que je n’avais commis aucune faute grave.
Ont suivi un 2ème puis un 3ème passage. Quand le 3ème inspecteur m’a dit que c’était insuffisant et que j’étais recalée, j’ai pété les plombs, je suis sortie en claquant la portière et en pleurant. J’avais déjà dépensé plus de 6 000 francs, l’équivalent de 1 000 € (en 1983). L’inspecteur m’a fait passer devant un médecin pour les permis (que j’ai dû payer aussi, non remboursé par la Sécu). Le médecin a conclu que j’étais normale et j’ai changé d’auto-école. Sauf que deux ans s’étant écoulés, mon code n’étant plus valable, j’ai dû le repasser (réussi du 1er coup). Et reprendre des cours de conduite. Une fois j’ai reçu une lettre de ma banque, j’étais à découvert ! Et enfin, au bout de plus de 200 heures, j’ai eu mon permis au 4ème passage. Si je devais repasser le permis avec la valeur de l’heure de cours d’aujourd’hui, il me reviendrait à 10 000 € !
En ce qui concerne la conduite, j’ai fait 3 auto-écoles, mais personne ne s’est aperçu que j’étais dyspraxique, c’est-à-dire que j’avais des difficultés pour coordonner mes gestes. Ils ont juste pris mon argent. Ils m’ont juste dégoûté de la conduite.
Néanmoins, j’ai acheté rapidement une petite voiture d’occasion et me voilà lancée seule dans les rues. Et là, agressivité des autres conducteurs. Klaxons parce que je mettais 2 secondes à démarrer au feu rouge. Dépassements parce que je respectais la limitation de vitesse. Et j’en passe. J’avais de plus en plus peur au volant. Qui s’est transformée en phobie quand dans une rue étroite à double sens j’ai serré à droite pour faciliter le passage du bus en sens inverse et j’ai accroché le rétro d’une voiture en stationnement. A partir de ce jour-là, j’ai arrêté de conduire.
Le problème, c’est que dans 4 ans je serai à la retraite et que mon mari et moi souhaitons vivre à la campagne. Je serai donc obligée de conduire. J’ai donc révisé grâce à des bouquins, à Internet et il y a deux jours, j’ai sauté le pas : j’ai pris un cours dans une auto-école dans une petite ville de province. Verdict : je roule trop à droite et elle me conseille l’automatique parce que j’ai des problèmes à tout faire en même temps. Là aussi, j’ai eu la totale dès le premier cours (volant + passage des vitesses). A la fin, la monitrice m’a dit mes défauts mais pas ce que j’avais bien réussi. Est-ce un manque de pédagogie, ou bien suis-je totalement incapable de conduire ? Ma peur s’était estompée durant le cours mais après, j’ai vu tout mon mal-être ressortir car ce cours a fait revenir tous les souvenirs désagréables. Je me dis que je suis nulle et je n’ai pas envie de repayer encore un cours pour rien.
- JosseLJ'aime bien ce forum
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Date d'inscription : 07/12/2018
Re: galères d'apprentie conductrice
Lun 16 Sep - 15:53
Il s'agit clairement d'un manque de pédagogie, malgré le fait qu'aujourd'hui, les gens sont capables de vous citer tous vos défauts sans jamais relever le positif, au risque de m'attirer les foudres de bien du monde, c'est souvent le cas chez nos plus anciens bepecaser, une habitude a travailler en global, du moins c'est ce que j'ai pu observer dans mon entourage.
Je ne dis pas que ca sera la solution idéale, mais essayez de trouver une AE avec un ECSR fraichement sorti de formation, il aura encore en tête la base pédagogique que lui a fournit son formateur.
Je ne sais pas vraiment de quelle région vous etes, mais si vous passez par la Dordogne, n'hésitez pas à passer me voir, ça sera avec plaisir.
De plus, la dyspraxie n'est pas un sujet que l'on aborde en formation, sans l'habitude ou au moins une base de connaissance, il est difficile d'aborder des gens avec ce frein à la formation, j'en ai deux actuellement et effectivement, c'est très difficile. Encore une fois en ECSR, on apprend à travailler sur des micro objectifs, qui est une solution idéale pour les personnes dyspraxiques/dysphasiques
Je ne dis pas que ca sera la solution idéale, mais essayez de trouver une AE avec un ECSR fraichement sorti de formation, il aura encore en tête la base pédagogique que lui a fournit son formateur.
Je ne sais pas vraiment de quelle région vous etes, mais si vous passez par la Dordogne, n'hésitez pas à passer me voir, ça sera avec plaisir.
De plus, la dyspraxie n'est pas un sujet que l'on aborde en formation, sans l'habitude ou au moins une base de connaissance, il est difficile d'aborder des gens avec ce frein à la formation, j'en ai deux actuellement et effectivement, c'est très difficile. Encore une fois en ECSR, on apprend à travailler sur des micro objectifs, qui est une solution idéale pour les personnes dyspraxiques/dysphasiques
- BibifricotineNouveau
- Messages : 3
Date d'inscription : 16/09/2019
Re: galères d'apprentie conductrice
Mar 17 Sep - 9:28
Merci Jossel,
Effectivement la dyspraxie n'est pas aussi connue que la dyslexie et passe inaperçue pour la plupart des actes de la vie courante. Je m'en suis aperçue par hasard parce que j'avais commencé à apprendre le piano, et que j'avais des difficultés à jouer des notes différentes des deux mains. Ensuite je ne sais plus bien comment, j'ai vu un article sur la dyspraxie et j'ai fait le test : c'était tout moi !
Mais à part pour apprendre à conduire qui est vraiment important, cela ne m'a jamais gênée.
Voici (à la fin du message) les items que j'avais renseignés, avec mes réponses perso.
Cela pourra peut-être vous aider à poser des questions aux élèves dont vous suspectez une dyspraxie.
Un dyspraxique aura par exemple du mal à comprendre que même en marche arrière, si on tourne le volant vers le trottoir, la voiture se dirigera vers le trottoir, comme en marche avant. Il aura tendance à se dire "en marche arrière tout est à l'envers".
Ce qui a amélioré ma dyspraxie à l'âge adulte, c'est le fait de faire du judo qui m'a permis de mieux me latéraliser et de mieux coordonner les gestes des bras et ceux des jambes. Et d'apprendre le piano, même au niveau d'un enfant de 5 ans : les 2 mains travaillent ensemble.
Je pense qu'il devrait y avoir des tests dès l'école pour dépister, et que c'est également dès l'entrée en 6ème qu'on devrait mettre les cours de code au programme, avec un enseignant d'une auto-école qui viendrait donner des cours cela permettrait de faire entrer dans le cerveau le respect du code dès le plus jeune âge et sensibiliser à la prévention routière, afin de limiter les comportements irresponsables par la suite.
Effectivement la dyspraxie n'est pas aussi connue que la dyslexie et passe inaperçue pour la plupart des actes de la vie courante. Je m'en suis aperçue par hasard parce que j'avais commencé à apprendre le piano, et que j'avais des difficultés à jouer des notes différentes des deux mains. Ensuite je ne sais plus bien comment, j'ai vu un article sur la dyspraxie et j'ai fait le test : c'était tout moi !
Mais à part pour apprendre à conduire qui est vraiment important, cela ne m'a jamais gênée.
Voici (à la fin du message) les items que j'avais renseignés, avec mes réponses perso.
Cela pourra peut-être vous aider à poser des questions aux élèves dont vous suspectez une dyspraxie.
Un dyspraxique aura par exemple du mal à comprendre que même en marche arrière, si on tourne le volant vers le trottoir, la voiture se dirigera vers le trottoir, comme en marche avant. Il aura tendance à se dire "en marche arrière tout est à l'envers".
Ce qui a amélioré ma dyspraxie à l'âge adulte, c'est le fait de faire du judo qui m'a permis de mieux me latéraliser et de mieux coordonner les gestes des bras et ceux des jambes. Et d'apprendre le piano, même au niveau d'un enfant de 5 ans : les 2 mains travaillent ensemble.
Je pense qu'il devrait y avoir des tests dès l'école pour dépister, et que c'est également dès l'entrée en 6ème qu'on devrait mettre les cours de code au programme, avec un enseignant d'une auto-école qui viendrait donner des cours cela permettrait de faire entrer dans le cerveau le respect du code dès le plus jeune âge et sensibiliser à la prévention routière, afin de limiter les comportements irresponsables par la suite.
Difficulté pour apprendre la sténographie | OUI |
Difficulté à exécuter des mouvements volontaires et coordonnés à bicyclette | OUI, mais vélo appris à l’âge adulte |
On est plus à l’aise avec 1 vélo à 3 roues | OUI |
Difficulté à faire du ski | NON |
Difficulté à manger avec des baguettes | NON |
Besoin de beaucoup plus d’heures de conduite que les autres (plus de 100 heures de plus). En pratique, il a fallu 20 heures pour arriver à rouler droit et à tourner le volant correctement, 20 autres heures à doser l’accélérateur et le frein, 20 autres heures pour savoir se servir correctement des clignotants, essuie-glace etc… | OUI |
Difficulté de vigilance | OUI |
Difficulté pour distinguer sa droite de sa gauche | OUI |
Difficulté à juger les distances latérales | OUI |
Difficultés scolaires | NON |
Permis de conduire réussi à la quatrième tentative | OUI |
Troubles de l’attention, difficulté de concentration | OUI |
Gestion difficile du stress | OUI |
Difficulté à comprendre les différentes étapes pour faire 1 créneau | OUI |
Temps de réaction plus long (à cause de la double tâche) | OUI |
Deux fois plus de réajustements de trajectoire que les autres | OUI |
Difficulté de synchronisation des pédales | OUI |
Lenteur à comprendre (les consignes, ce qu’il faut faire, à agir) | OUI |
Difficulté à démarrer vite au feu vert | OUI |
Difficulté de coordination mains (trajectoire) /pieds (vitesse) | OUI |
Difficulté à maintenir 1 trajectoire | OUI |
A du mal à se situer sur l’espace routier | OUI |
A du mal à comprendre ce qu’il faut faire en premier (installation au poste de conduite ou manœuvres) | OUI |
A pied dans 1 terrain accidenté, tombe, met le pied dans un trou… plus que de raison | NON |
A du mal à gérer la vitesse | OUI |
Debout dans le bus en mouvement, perd souvent l’équilibre | NON |
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